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Interview Jimmy Grimillon Merry Directeur Artistique de Discograph

Publié le par Alexis de Freitas

Jimmy Grimillon Merry
Jimmy Grimillon Merry

Jimmy Grimillon Merry,a été le Directeur Artistique de Discograph pendant plusieurs années. Il a déniché, construit, développé, lancé des centaines de carrières d’artistes.

Tu as été Directeur Artistique (DA) pendant des années pour un label indé. Alors justement, c’est quoi un directeur artistique?

Le rôle d’un directeur artistique est de chercher par tous les moyens, via internet, les maquettes, les démos, les concerts, le réseau professionnel et les rencontres, des artistes, des groupes, ayant un profil intéressant, une originalité, le petit quelque chose en plus, qui fait dire : « celui-là ça peut le faire». Une fois découvert, reste encore à trouver les mots et les conditions pour le signer.

Ensuite, il faut favoriser les rencontres pour l’aider à mettre au point sa création, le mettre en contact avec les personnes susceptibles de l’aider si besoin, dans la réalisation et la conception d’un album (auteur, compositeur, studio, musicien, réalisateur, arrangeur, etc.…).

On dit beaucoup que les maisons de disques, et les majors en particulier, ne signent plus de nouveaux talents et ne font rien en développement, c'est vrai?

Ce qu’il faut savoir c’est que 80% des signatures de nouveaux talents sont faites par des labels indépendants (toutes tailles confondues) et 20 % par les majors, alors oui les majors prennent peu de risques avec les nouveaux talents, mais ce n’est pas le cas des Indépendants.

On dit aussi beaucoup qu’il n’y a plus de “chercheur d'or”, c’est à dire de dénicheurs de talents, de gens qui tournent partout pour aller écouter de nouveaux groupes. Ne crois-tu pas que cela fait partie intégrante de la fonction de DA?

Pour ma part, et nous sommes peu nombreux dans ce cas, je tourne beaucoup, je me déplace pour écouter et voir sur scène des inconnus, je vais dans les festivals, partout où je peux. OUI, je pense que ça fait partie de la fonction de directeur artistique.

Il est vrai que la position des majors est plutôt d’attendre que les gens viennent à eux, ils ont moins ce souci d’aller à la pêche, leur poids dans l’industrie du disque leur permet de travailler de cette façon-là.

Il n’en est pas de même pour les labels indépendants, nous sommes moins courus sur le marché.

Le métier de Directeur artistique n'a t'il pas tendance a prendre moins de risques, à ne signer que sur du court terme?

Dans une major, on a tendance à uniformiser et rationnaliser la direction artistique, il faut que ça rapporte, et le travail est plus segmenté, plusieurs personnes vont se partager les tâches.

C’est moins vrai dans un label indépendant, parce que le directeur artistique a une vision plus globale et s’occupe de tous les aspects d’une production d’artiste, de la rencontre à la sortie du disque.

Les investissements marketing représentent un budget considérable, souvent très important, ce qui peut avoir une influence sur le développement d’un artiste sur un court-moyen terme, au détriment du long terme.

Plus les budgets marketing sont lourds plus la demande de rentabilité financière d’un album sera haute, ce qui impactera le développement à long terme.

Comment envisages-tu l’avenir pour l’industrie du disque?

L’avenir de l’industrie du disque, à mon avis, va continuer à ce concentrer sur elle-même, c’est-à-dire fusion de majors, regroupement de gros indépendants (rationalisation des moyens techniques, des effectifs, des coûts) et une explosion de petites structures (moins de 10 personnes) et de micro labels (une personne).

Il n’y aura plus de structures intermédiaires, de maisons de disque de moyenne importance (entre 10 et 30 salariés).

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Jimmy Gremillon-Merry

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